par Stéphane Verdier
WNP (12/11/06) - MONTRÉAL - Les Alouettes de Montréal ont une saison en dents de scie à se faire pardonner et le moment serait bien choisi cet après-midi en battant les Argonauts de Toronto.
Toutefois, se sera chose difficile. Les Alouettes et les Argos se connaissent bien. Et ni l’une ni l’autre des équipes n’a connu une saison de rêve. Malgré la série de victoires du début de la saison régulière, l’équipe montréalaise a connu des ratés même dans les succès des premières semaines. Il n’y avait rien de convainquant face à des formations en bien piteux états et aucun tests sérieux pour les hommes de Matthews à cet époque. Les Alouettes devaient jouer sept rencontres contre les deux mêmes formations : les Blue Bombers de Winnipeg, des bombardiers aux ogives neutralisées et les Tigers de Hamilton, des chatons trop faible pour miauler.
Au fil des mois, Winnipeg a trouvé un peu d’uranium enrichi pour garnir ses attaques et les Bombers sont venus bien près de vaincre les Argos en demi-finale de l’Est. Quant aux Tigers, il y a longtemps qu’on en parle plus.
Les Alouettes sont bien chanceux d’avoir terminer en tête du classement dans l’Est. Méritent-ils vraiment le titre cette saison ? Sans doute, puisqu’ils n’ont pas volé leurs victoires. Mais, dans la tête de bien des partisans, la saison 2006 de leur équipe de football ne restera pas graver comme l’une des plus mémorables.
Anthony Calvillo, malgré qu’il ait compilé plus de 4000 verges de gains par la voie des airs, a été souvent l’objet de critique. Souvent, il a été imprécis, nerveux, pressé dans l’accomplissement de ses jeux aériens. Il a été rejoint derrière la ligne de mêlée pour des quantités records peu enviables cette saison. Bien que ses receveurs en aient échappé des faciles et de belles, Calvillo en a lancé bien peu dans les numéros. Combien de fois avons-nous vu des acrobaties digne du Cirque du Soleil réalisées par tantôt Cahoon, tantôt Anderson ou Watkins ? Trop souvent ! Le grand quart-arrière a fait défaut cette année et il faudra bien dans les jours qui suivront la fin de la saison de nos « oiseaux » trouver recette nouvelle à cette position.
Robert Edwards, malgré de belles statistiques a connu une saison semblable à celle de son équipe. Ça manque d’imagination au sein de la formation de Jim Popp. Éric Lapointe qui au fil des ans montre de meilleure statistique que le 47, toute proportion gardée de ses utilisations, n’a jamais vraiment eu la vaine de voir son temps de jeu augmenté. Quel dommage pour les Alouettes ! Lapointe, un véritable gentleman, ne dira jamais sa frustration, mais gageons qu’il doit bouillir parfois. Éric Lapointe, un vrai de vrai, manquera aux « Als » s’il devait prendre sa retraite comme l’avait annoncé le tout souriant « tonton » Don Matthews.
Qu’advient-il de Ezra Landry ? Une mystérieuse blessure, une ecchymose, un bleu sur un genou a eu raison de sa saison 2006. Même si Avon Cobourne a bien fait, vu les circonstances, un Landry, même avec un bleu, aurait sans doute été plus utile aux Alouettes sur le terrain que sur la liste des blessés.
La ligne à l’attaque des Alouettes laisse un goût amer dans la bouche. Tantôt extraordinaire, tantôt médiocre la protection offerte à Calvillo a été plus qu’irrégulière. Heureusement, le retour de Dave Mudge au sein de la formation a redonné un peu leadership et de d’applomb. Mais, est-ce que les succès d’une équipe à ce chapitre peuvent être l’affaire d’un seul homme ?
Pour le match de cet après-midi, tous les joueurs devront s’y mettre dès le début et jouer pendant soixante minutes, au maximum durant les quatre quarts et pas seulement pour un ou deux jeux en début de match et jouer du football de rattrapage dans les dernières minutes.
Il faut profiter du vieux Damon Allen et l’atteindre rapidement derrière la ligne de mêlée, lui faire mal dès le début. On ne doit pas permettre à des gars comme Arland Bruce III, Keith Stokes et Ricky Williams de percer la défensive des Alouettes. La clef du succès passe aussi par les unités défensives qui ont donné beaucoup de victoires aux « oiseaux » cette année.
Les clubs ne s’aiment pas beaucoup et faut-il rappeler que les Argos voudront venger leur défaite subie l’an dernier au stade Rogers, défaite qui avait permis aux Alouettes de se présenter à la Coupe Grey à Vancouver. Les Alouettes s’étaient fait jouer le tour dans notre stade l’année précédente. Il est temps que les locaux en offrent une bonne à leurs partisans et cette année, c’est à Montréal que ça se passe.
Le match a lieu à 13h cet après-midi au Stade du Parc olympique.