par Stéphane Verdier
Photo © Stéphane Verdier : Anthony Calvillo
Photo © Benoit Pelosse, Alouettes de Montréal : Robert Edwards
WNP (19/11/06) – WINNIPEG – Même si de bonnes gens ont sorti leurs chapelets et prié Saint-Jude, ça n'a pas été suffisant ! Les Lions de la Colombie-Britannique ont règné sur Winnipeg comme dans la jungle et ils ont vaincu les Alouettes 25-14 au stade Canad Inns.
Déjà, à la présentation des joueurs, les esprits se sont échauffés quand Éric Lapointe et Avon Cobourne se sont approchés d'Otis Floyd et des joueurs des Lions.
Mais, sur le terrain, les Lions étaient en plein contrôle du jeu. Si les Alouettes et Calvillo ont joué nerveusement à leur première possession, il en a été tout à fait différemment pour Dickenson et les siens. Le quart des Lions a rejoint ses receveurs et il a permis à Paul Mc Callum de réussir le placement bon pour trois points.
Si les Alouettes voulaient réussir, ils devaient se réveiller et jouer en lions le reste de la partie. L’an dernier à Vancouver contre les Eskimos, ils avaient mis du temps avant d’ouvrir la machine et le match avait dû aller en prolongation. À Winnipeg, ils n'ont jamais pu revenir.
Les Alouettes ont essayé mais ça ne fonctionnaient pas tout à fait comme on l'aurait voulu dans le camp montréalais. La défensive a souvent été sollicité sur le terrain, des joueurs hypothéqués très tôt dans la rencontre. Et, pour comble de malheur, un Calvillo imprécis, nerveux a commis l'erreur suprême de perdre le ballon derrière la ligne de mêlée pour permettre aux Lions de se positionner avec menace sur le terrain. Menace qui s'est transformée en points supplémentaires au tableau indicateur. Mc Callum marque en bottant le ballon entre les poteaux pour une troisème fois. Les Alouettes tiraient de l'arrière 9-0 après le premier quart. Déjà 15 minutes d'écouler et nos « oiseaux » étaient toujours blanchis.
Les partisans des Alouettes sont certainement déçu de la performance des leurs depuis le début du match, avec raison.
Les Lions en rajoute tôt au deuxième quart quand Dickenson rejoint Ian Smart qui file droit dans la zone des buts pour inscrire le premier touché de la rencontre et les gars de l’Ouest creusent l’écart 16- 0. Les bloqueurs de la Colombie-Britannique ont effectué un colossal boulot pour permettre à Smart de faire son chemin.
La tension est forte chez les Alouettes et Adriano Belli est furieux sur les lignes de côté. Il tente de réveiller ses coéquipiers en les enguirlandants joyeusement. Est-ce que ça donnera des résultats ? C'est ce que nous verrons !
Calvillo donne quelques signes de vie tard au deuxième, mais le beaux efforts sont anéantis quand les Lions réussissent le sac. Duval tente le placement et il choisit un bien mauvais moment pour connaître des ratés.
Les Alouettes ne jouent pas pour gagner ce match. Trop d’erreurs, pas assez de diversités, des jeux prévisibles et une pression constante de la part des Lions de Wally Buono minent la confiance d’Anthony Calvillo qui en arrache. Et avec de trop courts retours de bottés, c’est difficile de bien se placer sur le terrain. Enfin, les Alouettes s'inscrivent au tableau avec un placement de 43 verges de Damon Duval avec 1:18 à faire en première demie.
Montréal manque de leadership et de stratégie. De mauvaises décisions donnent une chance en or aux Lions d’augmenter leur avance déjà importante. Dickenson en profite pour s’approcher suffisamment et la formation de la Colombie-Britannique ajoute trois autres précieux points. La marque après trente minutes de jeu est de 19-3 en faveur des Lions. Un score dramatique pour Jim Pop, les Alouettes et les amateurs de football montréalais qui savent bien que les Lions sont de redoutables adversaires. Montréal n’a pas gagné cette saison lors des deux affrontements entre ces équipes.
Si la tendance se maintient… les Alouettes vont rentrer bredouille de leur expédition à Winnipeg à la conquête du trophée emblématique de la LCF.
Doit-on mettre tout le blâme sur Anthony Calvillo ? Certes non, sa ligne à l’attaque ne l’a pas beaucoup aidé, en permettant à la défensive adverse de le rejoindre trop souvent. Mais, il est responsable de la perte de son équipe en bien des occasions ce soir à Winnipeg.
Montréal hérite de 2 points gracieuseté de Mc Callum et Buono quand le botteur sors en touche dans la zone des buts. Une décision qui semble fouetter l'ardeur de Calvillo et des Alouettes. Montréal obtient sa meilleure séquence à l'attaque avec le duo Calvillo/Cahoon. Mieux vaut tard que jamais ! Pourquoi attendre si longtemps pour utiliser Cahoon ? J'arrive difficilement à comprendre le jeu et la "stratégie" des Alouettes. Robert Edwards marque le premier majeur des Alouettes qui parviennent enfin à produire des jeux intéressants. Dès maintenant, tout est encore possible avec un écart de 7 points seulement entre les deux équipes.
Au troisième quart, les Alouettes ont doublé leurs gains totaux passant de 104 à 201, bonne nouvelle pour Jim Popp. Mais, pour l'instant... il tire toujours de l'arrière au chapitre des points.
Les Alouettes ne s'aident pas en écopant de grosses pénalités. Trop de joueurs, bloc illégal... voilà des infractions lourdes de conséquences contre Montréal. Au lieu de gagner du terrain, on recule et on doit dégager.
Avec moins de dix minutes à jouer, les espoirs des Alouettes s'amenuisent. Il's n'ont marquer qu'un touché depuis le début de la rencontre et les Lions mènent par 13. Grosse commande pour Montréal !
Après une pénalité de 15 verges contre les Lions pour avoir agrippé le protecteur facial, les Alouettes se retrouvent à la ligne des buts. Ce qui devait arrivé arriva... Robert Edwards échappe le ballon et les amateurs demeurent sur leur faim. Quel dommage de gaspiller une si belle occasion, même si le pauvre Edwards a été durement frappé !
Les Alouettes ont encore une fois échoué dans leur tentatvie de remporter le titre de champions de la coupe Grey.
Ils se sont buttés à une équipe nettement supérieure
à la leur. Aucune surprise quand on connait le résultat des rencontres entre ces deux équipes depuis quelques années. Les Lions constituent l'ennemi numéro un des Alouettes contre qui ils contrôlent tous les aspects du jeu.
Les preneurs au livres le savaient les experts le savaient, vous et moi le savions... c'était une commande énorme pour cette équipe qui a connu une saison en dents de scies. Ben Cahoon est probablement le seul joueur des Alouettes qui peut rentrer chez lui la tête haute. Truluk et Estelle ont aussi su tirer leur épingle du jeu, mais c'était bien insuffisant contre des Lions affamés.
Calvillo a été fidèle à lui même pour un match important, il n'a pas su livrer la marchandise. L'attaque, comme tout au long de cette saison, s'est mise en marche beaucoup trop tard avec un moteur sans mise au point pour l'hiver.
Il y aura sans doute beaucoup de mouvement dans la formation de Larry Smith et de Jim Popp le directeur-gérant, à commencer par un nouvel entraîneur-chef. Est-ce qu'on donnera une chance à Jesse Palmer ou encore à Marcus Brady la saison prochaine au poste de quart ? Les amateurs s'attendent à des changements majeurs à l'attaque.
Est-ce que Lapointe reviendra au jeu l'an prochain ? Don Matthews a déjà annoncé la retraite au nom de son ex-joueur. Ezra Landry aura-t-il encore de la douleur à son genou à la suite de son "bleu" infligé en camp d'entraînement et jouera-t-il encore pour les Alouettes ? Sylvain Girard, souvent blessé, vat-il revenir au jeu ? Calvillo endossera-t-il encore l'uniforme Montréalais ? Cahoon ira-t-il poursuivre sa carrière à titre d'entraîneur chez les universitaires ? Autant de question qu'il faut se poser durant les vacances de football à Montréal.
Les Lions de la Colombie-Britannique mérite grandement leur victoire et ils peuvent porter haut le trophée de la LCF. La coupe Grey s'en va donc à Vancouver. Les joueurs clés de cette rencontre pour les Lions : Paul Mc Callum et le bon vieux quart-arrière Dave Dickenson. Dickenson a été nommé le joeur du match de cette 94e coupe Grey. il a su bien passéer le ballon, mais il a aussi été en mesure de courir pour gagner d'importants premiers jeux pour les Lions.
Une grande déception pour les joueurs des Alouettes, mais ils ne peuvent blâmés qu'eux même pour cet autre contre performance à la coupe Grey.
Je suis déçu pour Éric Lapointe, un joueur exceptionnel qui a dû ronger son frein plus souvent qu'à son tour dans l'uniforme des Alouettes et qui a peut-être disputé son dernier match dans le football professionel. Pourtant, toutes proportions gardées, c'est lui qui possède les meilleures statistiques comme porteur de ballon. Oui Edwards est parfois efficace, mais un peu changement dans une recette, ça donne une saveur différente.
Déçu aussi pour le jeune joueur recru, Étienne Boulay, un petit gars qui a du coeur au ventre et qui s'est donné au maximum pour son équipe cette saison. Tout comme Mathieu Proulx l'an dernier, il a été le représentant des Alouettes au titre de recrue de l'année et tout comme Mathieu Proulx, il cachait difficilement sa peine à la suite de cette défaite.
Pas de défilé sur la Catherine encore cette année... alors, à la prochaine !